Les prod's
Définition
On appelle drogue, ou produit psychoactif (ou prod’), toute substance psychoactive qui va perturber le fonctionnement du système nerveux central modifiant ainsi les perceptions, les sensations, le comportement… de la personne qui en a consommé. Certains produits psychoactifs sont classés illicites tandis que d’autres sont parfaitement légaux comme l’alcool par exemple.
Cette définition de la « drogue » est très large. Si on la suit à la lettre, le sucre ou le gras pourraient être classés comme produits psychoactifs !
Drogue dure / douce
Mais commençons par nous mettre des bases communes. “Drogues douces VS drogues dures”
vous avez déjà entendu ces termes et les avez sûrement déjà utilisés.
Les drogues douces seraient moins addictives, moins toxiques et avec des effets sur l’organisme et le cerveau moins violents que les drogues dures. On considère le cannabis, parfois l’alcool, la nicotine comme étant des drogues douces. La cocaïne, l’héroïne, les amphétamines… seraient-elles des drogues dures?
La classification drogues dures / drogues douces revient à dire qu’il y a des drogues qui ne sont pas dangereuses alors que d’autres le sont forcément. Pourtant, il y a des risques inhérents à toute consommation de produits psychoactifs, que sa consommation soit acceptée ou non.
Si on souhaite absolument classer les produits par dangerosité, nous préférons nous focaliser sur l’usage qui est fait du produit et sur la relation usager.ère/produit que sur le produit seul.
Si on souhaite absolument classer les produits par dangerosité,
nous préférons nous focaliser sur l’usage qui est fait du produit et sur la relation usager.ère/produit que sur le produit seul.
"Quoi qu’il en soit, oubliez cette différenciation basée sur la nocivité supposée de certains produits et sur une conscience populaire biaisée. C’est sûr que « Requiem for a dream » donne moins envie de consommer que « How High » ou « Cheech and Chong », mais pas besoin d’en faire des généralités ni de stigmatiser un usage plus qu’un autre sur la base de 3 films non plus…"
Les risques
Il en reste que consommer des produits psychoactifs c’est s’exposer à des risques et qu’il faut être conscient.e.s de ces risques.
Déjà, il y a un risque juridique. La plupart des drogues sont soit contrôlées (tabac, alcool, médicaments…), soit interdites. En France, la consommation de produits psychoactifs illicites peut être puni d’un an de prison. Il y a aussi des risques pour ta santé physique et mentale, notamment :
La dépendance
C’est donc en soit une perte de contrôle qui expose à des souffrances psychologiques et / ou physiques à l’arrêt de ces consommations.
TOUTES les drogues sont addictives. Certaines vont entraîner une addiction aux effets seulement psychiques (l’envie de consommer à nouveau viendra de l’envie de ressentir les effets à nouveau), d’autres une addiction « physique » (l’organisme va souffrir « physiquement » du manque).
Certaines drogues sont plus addictives que d’autres, mais rappelons encore une fois que l’important n’est pas le produit mais la relation de l’usager.ère au produit.
Par exemple, des études ont montré que la dépendance à un produit était extrêmement réduite quand les sujets étaient dans un environnement qui les rendait heureux. En d’autres mots, les produits étudiés, quels qu’ils soient, avaient une influence sur l’addiction bien moindre que le contexte et l’environnement.
Il en reste qu’il faut garder à l’esprit qu’une consommation régulière d’un produit peut entraîner une dépendance. C’est pourquoi il est important de se poser des questions sur sa consommation (liens fly Repères T+) et de faire des pauses prolongées.
Si tu as besoin d’aide, des structures spécialisées existent partout pour t’accompagner. Pas de honte à avoir et surtout pas d’inquiétude : l’accueil est inconditionnel et anonyme, iels vont d’abord apprendre à te connaître pour te proposer un accompagnement adapté.
Tu peux te diriger vers :
Un CSAPA (Centres de Soins, d’Accompagnement, et de Prévention en Addictologie)
Un CAARUD (Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues).
Les contaminations
Le souci c’est que des virus, comme le VIH, ou des hépatites (hépatite B, hépatite C) et autres joyeusetés peuvent se transmettre de cette façon.
Pour réduire les risques de contaminations, la règle est simple : tout outil qui a été ou aurait pu être en contact avec une muqueuse ou un fluide corporel est un outil personnel.
Ta paille pour le sniff est donc personnelle qu’il ne faut pas partager. Tu utilises un billet de banque ? Mauvaise idée, il est sale et potentiellement contaminé.
Si vous sniffez sur le même support, soyez vigilant.e.s à sa propreté, il vaut mieux le désinfecter et surtout ne pas reposer sa paille dessus.
Pour l’injection et le plug, tout le matériel utilisé doit être considéré comme potentiellement contaminant car ayant été au contact de fluides et de muqueuses.
La surdose/overdose :
Cette dose limite est variable d’un individu à l’autre et peut changer selon l’accoutumance au produit.
L’accoutumance, c’est le fait que l’organisme s’habitue à un produit s’il est consommé régulièrement. Il en faudra plus pour ressentir les mêmes effets.
Les risques d’OD peuvent être augmentés par certains produits de coupe présents dans le produit ou par le mélange de produits d’une même classe (mélange de stimulants : cocaïne, amphétamines, MDMA…, ou mélange de dépresseurs : alcool, kétamine, opiacés…) ou encore par le mélange de produits de classes opposées par « effet masque » (par exemple lors d’une consommation conjointe d’alcool et de cocaïne – dépresseur et stimulant – les effets ressentis des deux produits vont être limités. Mais quand les effets de la cocaïne vont redescendre, ceux de l’alcool vont monter, parfois jusqu’à la surdose).
Pour limiter les risques d’OD, il faut donc veiller à éviter de consommer de trop grandes quantités. Particulièrement, faire attention après les périodes de sevrage : tu n’es plus autant accoutumé.e au produit, si tu reprends la même dose qu’avant, les effets seront beaucoup plus forts ! Enfin, si tu consommes avec des personnes plus habituées au produit que toi, ne prends pas la même quantité qu’elles car ce sera beaucoup plus fort pour toi.
Ensuite, comme on l’a vu, évite les mélanges qui peuvent augmenter les risques d’OD.
Que faire en cas d’OD?
VOIR FLYER OD ASUD
Le bad-trip
Alors évidemment, selon le ou les prod’ consommés, le bad-trip ne sera pas le même. Il peut être caractérisé par une forte anxiété, un délire (la personne croit à ses hallucinations), une perte de lien avec la réalité, une paranoïa, de fortes incohérences, etc, …
Un bad-trip peut durer longtemps, plusieurs heures parfois. Les séquelles sont rares mais il peut laisser des traces quand l’expérience a été traumatisante.
Le bad-trip est évitable ! Ne consomme pas des trop grosses quantités, espace les prises, assure-toi d’être en forme et sans crainte, et que le contexte est cool et contrôlé, assure-toi que tes potes sont bienveillant.e.s… Tu pourras éviter de passer un (très) mauvais moment.
Que faire en cas de bad-trip ?
Si tu prends conscience de la situation : préviens rapidement les personnes autour de toi avec qui tu te sens bien, ce sera à elles de te rassurer et de t’aider.
Si tu es témoin d’un bad-trip :
La première chose à faire est de chercher ou faire chercher ses ami.e.s car il ne faut pas laisser une personne en détresse seule (elle pourrait se faire du mal, ou faire du mal aux autres) et la présence de ses ami.e.s pourrait la rassurer. Au contact de la personne en bad-trip, soit cool et posé.e, si tu es toi-même anxieux.se ça ne va pas l’aider à se calmer. Dès que possible, essayez de vous déplacer dans un endroit plus calme (plus éloigné du son, moins dans le passage, etc …).
Cherche un responsable si vous vous trouvez sur un espace festif. Tu peux aussi appeler les secours si tu estimes que la situation l’exige.
La vulnérabilité chimique
Classification des drogues classiques
Les mélanges
Les Rc / Nps
Quelques conseils de Réduction des Risques
Ces conseils sont généraux mais applicables à toute consommation de produits, que tu sois expérimenté·e ou non.
- Pour éviter les contaminations (VIH, hépatites…), utilise du matériel à usage unique et personnel. Pour le sniff, un RTP (Roule Ta Paille) ou un papier propre. Pour l’injection, du matériel stérile et personnel car tout peut avoir été en contact avec ton sang et donc être contaminant. Si tu dois tout de même les utiliser, bien désinfecter (javel + eau).
- Évite de consommer seul.e, surtout si c’est la première fois que tu consommes ce produit. Être accompagné.e te permet de parler de ton état en cas de montée d’anxiété et, si jamais quelque chose se passe mal, donne l’alerte.
- Dans tous les cas, lors de consommations collectives, il faut veiller les un.e.s sur les autres !
- Fractionne tes prises ! Mieux vaut prendre une demi-dose que vouloir absolument une montée de l’espace qui peut potentiellement être dangereuse pour toi. Il est très dur de savoir si le produit que tu vas consommer est bien le produit que tu penses avoir acheté ou autre chose ou bien de connaître son dosage avant de l’avoir testé… Alors prudence !
- Si tu n’es pas en forme, stressé.e, d’humeur instable, que tu ne te sens pas bien avec les gens qui t’entourent, que tu as des doutes ou des craintes… Évite de consommer.
- Le produit prend du temps à monter ? Tu commences à penser qu’il n’y avait rien dedans ? Attends avant de reconsommer. Si c’est un produit ingéré, ça peut prendre jusqu’à 2h pour voir les effets survenir.
- Tu veux en reprendre ? Attends que la montée de la prise précédente soit passée avant d’envisager une nouvelle prise.
- Évite les mélanges et prends conscience que l’alcool est un produit psychoactif comme les autres. Boire et consommer un prod’, c’est donc déjà faire subir à ton corps et à ton cerveau l’effet d’un cocktail de drogues.
- Bois de l’eau : l’alcool déshydrate, les produits stimulants peuvent couper la soif alors que tu danses comme un.e ouf depuis des heures… Bref, reste hydraté.e, tu feras un cadeau à ton organisme (et à ta tête le lendemain).
- Mange avant de consommer, pas trop mais pas trop peu. Comme ça tu donnes à ton corps des bons nutriments mais t’as pas le ventre trop plein, ce qui peut compliquer les choses en cas de remontées gastriques…
- Prévois des choses à manger facilement consommables : fruits, compotes, yaourt… Certains produits ont un effet coupe-faim mais ton organisme a besoin d’être nourri pour bien fonctionner.